En effet, bien qu'ayant essayé de perpétuer à leur échelle la philosophie du Bouddha, les cinq Bikkhû (moines), disciples originels de Siddhârta Gautama, n'auraient jamais pu arriver à répandre de façon quasi universelle son message sans l'aide de l'empereur Ashoka, considéré comme le second fondateur du Bouddhisme par son prosélytisme zélateur. Grâce à ce souverain, plusieurs sanctuaires et monuments à la gloire du Bouddha avaient été érigés dans une très large partie de l'Asie pour appuyer les actions de ses missionnaires dans la conversion de son peuple au Bouddhisme, devenue très vite une religion d'ampleur mondiale.
Ainsi répandu à travers toute l'Asie, le Moyen-Orient et même en Afrique (en Egypte notamment), grâce aux efforts d'Ashoka, le Bouddhisme se mêla avec les cultures et traditions environnantes de ses pays d'accueil, et se ramifia ainsi par la force des choses en différentes écoles de pensées selon les sensibilités des adeptes. Aujourd'hui, on peut répertorier au moins quatre courants dominants qui ont la faveur des adeptes du monde entier. Parmi eux, on peut citer notamment le Bouddhisme Theravâda (qu'on peut traduire par la « doctrine des Anciens), encore dénommé « Bouddhisme Hinayâna » (Petit Véhicule). Une seconde école, dite celle du « Bouddhisme Mahayâna » (Grand Véhicule) a surtout pris racine du côté de la Chine, tandis qu'une troisième, celle du « Bouddhisme Zen » s'est enracinée au Japon. Une quatrième école enfin, celle du « Lamaïsme » ou « Bouddhisme tibétain » connaît aujourd'hui une renommée mondiale grâce, notamment, à l'influence incontestable du Dalaï-lama aussi bien en Asie qu'en Occident.
L'Ecole du Theravâda
Cette école de pensée est sans doute la plus conservatrice de toutes. Répandue notamment en Asie du Sud et du Sud-est (Birmanie, Thaïlande, Cambodge, Sri -Lanka, Laos, …), l'école Theravâda ou Hinayâna axe plutôt son enseignement sur la nécessité de renoncer complètement au monde et à toute forme de vie matérielle pour atteindre la sagesse. Dans la pratique, ses adeptes vivent en reclus dans des monastères et passent leur temps à méditer pour évacuer leur insatisfaction et leur souffrance matérielles. Le reste de leur temps, ils l'emploient à mendier leur nourriture auprès des laïcs qui, en principe, doivent le leur pourvoir en respect des règles de l'éthique bouddhique.
Cependant, dans la tradition Theravâda, il n'est pas spécifié que tous les adeptes et les pratiquants du Bouddhisme doivent impérativement se faire moine et le rester tout le long de leur vie puisque, en pratique, il est permis aux jeunes hommes qui ne se sont pas destinés à la vie monacale de pratiquer consciencieusement les enseignements bouddhiques en privé. Toutefois, il leur est conseillé de passer au moins une petite partie de leur vie en réclusion dans un monastère.
L'école du Mahayâna
Répandue notamment du côté du continent chinois, du Viêt Nam et de la Corée, voire même au Japon, la doctrine Mahayâna, à l'inverse du Theravâda, est plus ouverte. Elle se base notamment sur une assertion prêtée au Bouddha, qui aurait affirmé tout simplement que la voie de la Sagesse et du Salut ne serait pas le monopole de ceux qui renoncent au monde et vivent une vie monastique en reclus loin de toute matérialité, mais qu'en réalité, elle serait ouverte à tout individu qui se serait décidé à suivre les préceptes bouddhiques.
De ce postulat, l'école du Mahayâna affirme qu'en conséquence et en tout état de cause, chaque individu est un Boddhisattva, un être qui possède en lui la graine de sagesse qui pourrait faire de lui un Bouddha (un éveillé).
Très apprécié pour son côté libéral, cette école de pensée connaît aujourd'hui un franc succès auprès de nombreux fidèles.
L'école du Bouddhisme Zen
A l'opposé de l'école du Mahayâna et du Theravâda, le Bouddhisme Zen semble être dénué de connotation religieuse, puisque cette école qui s'est répandue en Chine et au Japon a délaissé volontairement l'étude, les bonnes actions et les rites qui siègent à la pratique des deux courants précédents pour privilégier plutôt la pratique d'une méditation réflexive basée sur des questions de nature paradoxale du type : « que trouve-t-on là où il n'y a rien ? ». Ayant trouvé des échos favorables notamment en Occident pour son côté mystique, cette branche du Bouddhisme s'est notamment propagée à travers le monde mais reste néanmoins pour l'essentiel encore, l'apanage de certains milieux intellectuels qui expriment notamment ses préceptes dans le domaine de l'art, comme au niveau des compositions florales, dans le milieu de la peinture ou encore ceux de la poésie et de la calligraphie.
L'école du Lamaïsme
Plus connu sous l'appellation « Bouddhisme tibétain », le Lamaïsme est la branche tibétaine de la pensée bouddhique. Erigés au rang de véritable religion dans ce pays, les enseignements du Bouddha ont été dénués pour l'essentiel de leur nature philosophique. Là-bas, le Bouddhisme est un véritable culte qui a comme caractéristique principale de ne plus reposer sur la recherche de la Sagesse et de la passion, mais plutôt sur une cosmogonie imprégnée de magie et de spiritisme que le disciple doit s'efforcer de maîtriser à l'aide de rites et de prières réitérées plusieurs milliers de fois durant la journée à l'aide de chapelets et de moulins à prière. Dans le Lamaïsme, les lamas ou moines, jouent un rôle déterminant puisque la direction des fidèles et de tous les rites ne peut être entreprise que par eux seuls. A la tête de leur communauté monastique se trouve un chef spirituel supérieur : Le Dalaï-lama et le Panchen-Lama. Contrairement aux moines bouddhistes dans les autres écoles, les lamas occupaient également des fonctions sociales clés au sein de la communauté des fidèles puisqu'ils étaient également pour la plupart des hommes politiques (comme le Dalaï-lama), des propriétaires fonciers, voire même des médecins.
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