Les autres recueils relatant l'enseignement et la vie de Gautama qui s'ensuivirent ne furent quant à eux rédigés qu'au Ier siècle puis au Ve siècle après Jésus-Christ. D'où les difficultés auxquelles sont confrontés aujourd'hui encore les grands spécialistes de la question bouddhique et les historiens. Quoiqu'il en soit, mis à part ces problèmes d'historicité, tout le monde s'accorde pour reconnaître que le Bouddhisme tire ses origines des préceptes de la religion hindoue et du jaïnisme.
Ayant vécu dans un environnement religieux empreint d'hindouisme, Gautama Bouddha, lorsqu'il fonda sa philosophie au Népal, ne pouvait qu'y intégrer certains postulats tels que la notion de Samsâra, le précepte du cycle de renaissance auquel tous les hommes seraient assujettis, et la notion de Karma qui sous-tend celle Samsâra. Toutefois, le Bouddha, s'étant confronté à certaines facettes de l'hindouisme tel que le système inhumain des castes et l'idolâtrie démesurée, avait été conduit à s'interroger profondément sur le vrai sens de cette religion.
Les racines hindouistes du Bouddhisme
Lorsque la réalité de la souffrance humaine qu'on lui avait longtemps cachée se révéla à lui à l'âge de 29 ans, le prince Siddhârta Gautama en fut tellement bouleversé qu'il se réfugia pendant plus de six années dans la religion hindoue. Malheureusement pour lui, les années de pratiques ascétiques excessives préconisées par l'hindouisme n'arrivèrent pas à éradiquer en lui la souffrance, ni à lui procurer la paix de l'esprit à laquelle il aspirait. Déçu, il abandonna donc l'ascèse et une bonne partie des rites et pratiques hindous pour essayer une voie différente, moins extrémiste, et plus « humaniste » en ce qu'il préconisait la Sagesse et la Bonté envers son prochain pour atteindre la Paix suprême : le Nirvana ( l'Illumination).
Mais en fondant sa nouvelle philosophie, qui n'était pas une religion à l'origine mais une simple forme de spiritualité, le Bouddha resta tout de même influencé par deux idées fondamentales issues de l'hindouisme : le Karma et le Samsâra. Ces deux notions essentielles qui, dans l'hindouisme, étaient sous-tendues par une autre encore plus fondamentale : celle de la croyance en une âme immortelle qui habitait tout individu. Toutefois, bien que croyant au phénomène du cycle de renaissance auquel serait assujetti tout être humain, le Bouddha avait réfuté l'existence d'une âme immortelle qui habiterait tout individu, pour lui substituer plutôt la croyance en une « combinaison de forces ou d'énergies physiques et mentales » qui ferait mouvoir tout individu dans les différents cycles de renaissance.
Les racines jaïnistes du Bouddhisme
A part l'hindouisme, le Bouddhisme s'inspira également d'une autre religion lui étant contemporaine : le Jaïnisme. Apparu aux alentours du VIe siècle également, le jaïnisme fut fondé par un richissime prince indien du nom de Vardhamâna Mahâvîra. Basé sur une philosophie dictée par la non violence, ce culte bien singulier préconise une vie d'ascèse totale pour échapper au cycle infernal des renaissances. Dans la pratique, ces préceptes de non violence ont été poussés à l'extrême par son fondateur puisque ses adeptes, pour accéder au Salut et sortir du cycle de Samsâra, se doivent de respecter toutes formes de vie, même les plus insignifiantes. C'est ainsi par exemple que les fidèles se munissaient d'un balai souple pour écarter délicatement de leur passage les insectes qui rampaient sur leur chemin. De ce culte assez particulier, le Bouddha a repris les concepts de non violence et de recherche du Salut par des actes de compassion, sans toutefois en adopter les aspects extrémistes.
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