Prise en charge des déchets radioactifs en France

Publié le samedi 27 avril 2013 à 09:35

Pour soigner le cancer dans les années 30, plusieurs établissements hospitaliers ont eu recours aux sources de radium. De là, sont issus (selon les spécialistes) les premiers déchets radioactifs en France. Mais leur production et leur accumulation fulgurantes proviennent indiscutablement de l'avènement du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) avec ses centres de recherche. On n'oubliera pas non plus l'impact considérable des centrales électronucléaires et les répercussions de la course effrénée à la production des armes atomiques.

De l'immersion au stockage

Le conditionnement et l'entreposage des déchets nucléaires sur le site de la CEA sont devenus problématiques pour la France qui a dû participer avec d'autres pays européens à des campagnes d'immersion dans l'Atlantique en 1967. Renouvelée 2 ans plus tard, cette expérience s'est avérée peu convaincante. Les autorités ont alors préféré ouvrir un centre dédié au stockage de ces déchets. Opérationnel depuis janvier 1969, le centre de la Manche a permis de juguler la situation.

Industrie nucléaire et création de l'Andra

Suite à la guerre de Kippour, le choc pétrolier de 1974 a amené la France à opter pour l'industrie nucléaire et à l'intensifier pour son indépendance énergétique. Des centrales nucléaires verront le jour tout comme des unités de recyclage du combustible usé. En conséquence, les déchets radioactifs s'amoncellent de façon vertigineuse. Il est alors demandé à la CEA de mettre en place une structure qui s'occupera spécialement de leur gestion. L'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) verra ainsi le jour. En plus de prendre en charge le centre de la Manche, l'Andra s'intéresse aux systèmes de stockage en surface des déchets radioactifs ainsi que de la maîtrise et de la collecte des eaux qui en découlent. L'Andra s'occupe aussi d'établir des règles pour la sauvegarde de l'environnement.

Une idée des dispositifs de gestion des déchets radioactifs

Sur la première vidéo, on aperçoit clairement Madame la Ministre de l'écologie Delphine Batho en visite au laboratoire souterrain de Meuse en Haute-Marne. Elle parcourt aisément les différentes artères de ce centre de recherche en suivant les explications de Marie-Claude Dupuis, directrice de l'Andra. Pour Madame la ministre, le stockage souterrain est la solution pour régler le problème des déchets radioactifs qu'il ne faut pas laisser aux générations futures.

Le CIRES (centre industriel de regroupement, d'entreposage et de stockage) s'occupe des déchets de très faible activité provenant entre autres de l'assainissement de sites pollués par une activité historique, du démantèlement d'industries nucléaires, de la métallurgie et de la chimie.

Le grand public peut découvrir le projet de centre de stockage profond de l'Andra sur un espace technologique situé à quelques centaines de mètres du laboratoire de Meuse. Les démonstrateurs et les prototypes de colis de déchets, de containers, d'alvéoles de stockage y sont disponibles.

Prévu pour servir encore pendant 50 ans, le centre de stockage de l'Aube sera ensuite surveillé pendant 300 ans ou « jusqu'à ce que l'impact du stockage soit comparable à celui de la radioactivité naturelle ». Des galeries souterraines sont réalisées en dessous des ouvrages de stockage et une canalisation spéciale permet de recueillir des échantillons d'eaux qui traversent ces derniers. Les spécialistes assurent que « des dizaines de milliers d'analyses » sont réalisées chaque année afin « d'observer l'état de l'air, des différentes eaux, de la faune et de la flore à proximité du site ».

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