L'Auréale devient un an plus tard l'Oréal, le nom de l'empire de produits cosmétique vient ainsi de voir le jour. Et ce nom est une découverte géniale, il a quelque chose de planétaire. Le brésilien qui utilise sa monnaie nationale, le real, pour payer ses produits de beauté, trouve une consonance familière dans ce nom de L'Oréal, tandis que le supporter du mythique club de football du Real de Madrid, ne serait pas gêner d'utiliser un déodorant d'une compagnie dont le nom le renvoie à son club préféré.
L'Oréal, c'est avoir le premier la bonne idée
Eugène SCHUELLER a vraiment le numéro un qui lui colle à la peau. En montant sa petite affaire en 1907, le premier, il inaugure cette vague d'ingénieurs managers qui, à la sortie des écoles, prennent le risque de se lancer dans l'industrie. D'inventions en acquisitions, le surdoué va se confectionner un chapelet dénommé l'Oréal, ou s'égrainent tout ce qui compte en matière de beauté, et ce, des quatre coins du globe. Le premier, il a su mettre en accord les deux acteurs sans lesquels, il n y aurait jamais eu d'industrie de la beauté : Les professionnels à la recherche des produits performants, d'une part et de l'autre part, les clients qui ont, enfin, trouvé des produits efficaces et fonctionnels qui les émancipent un tant soit peu, de l'emprise totale des professionnels. Après donc, l'Auréale, SCHUELLER s'offre MONSAVON en 1928 et redéfinit les standards de l'hygiène corporelle en mettant à la portée du grand public en 1934, DOP, le premier shampooing dit sans savon puis, en 1935, met le soleil à la portée de tous, grâce à sa nouvelle invention, l'Ambre Solaire, dont il était le premier consommateur. Certains iraient même jusqu'à penser qu'il fallait juste créer un nouveau produit pour qu'il soit adopté, tant le public avait, en ce début de siècle, soif de nouveautés.
L'Oréal, inventeur de la publicité
Mais la nouveauté qu'allait lancé SCHUELLER, en cette période, nouveauté que presque personne n'avait vu arriver et surtout, nouveauté qui est à l'origine de la fulgurante ascension des produits l'Oréal et nouveauté qui va devenir un standard incontournable de notre façon de faire des affaires aujourd'hui, cette nouveauté là, c'est l'art naissant de la communication commerciale que SCHUELLER maîtrisait de façon instinctive : La Publicité. Avant tout le monde et mieux que tout le monde, SCHUELLER a su mettre au service de l'entreprise, à une époque où la télévision et la radio ont commencé a démontrer leur toute puissance en tant que medias. Voilà que très tôt, en une même personne, la science acquise à l'Ecole Nationale de Chimie et à l'art inné d'imaginer et de communiquer se combinent pour permettre à L'Oréal naissant de déferler en un irrésistible tsunami sur tout ce qui touche de loin ou de près à l'univers de la beauté et du luxe en un enchaînement intelligent et bien planifié d'inventions, acquisitions, améliorations, brevets. SCHUELLER, qui en soi même, est un évènement, use et abuse de l'évènementiel : Road show, prospectus, tracts publicitaires, jeux radiophoniques, émissions télé, séances de démonstrations avec les Pin up du moment, compétions scolaires sont les ingrédients que le chimiste de la Rue d'Alger a su incorporer dans ses recettes pour promouvoir les produits L'Oréal.
L'Oréal, parce que vous le valez bien
Et, premier comme toujours, L'Oréal a su mettre la notoriété des Stars du Show Biz au service de son expansion. Parce que je le vaux bien ! dit le slogan publicitaire, les ambassadrices de charme que sont les Andie MacDowell, Pénélope Cruz, Claudia Schiffer, Laeticia Casta, Beyonce Knowles, pour ne citer que celles là, ont donné à l'Oréal sa dimension planétaire. Comme quoi, tout ce qui se ressemble, s'assemble. Avant sa mort survenue en 1957, le surdoué Eugène SCHUELLER a vécu suffisamment longtemps pour insuffler à L'Oréal les stratégies pour déployer ses tentacules sur l'univers de la beauté.
Les grands noms à la tête de l'Oréal
Eugène SCHUELLER place l'Oréal au sommet d'une colline et passe la main à François DALLE. Ce dernier, de main de maître, laisse rouler la boule confiée à lui pour qu'en 26 ans de management, L'Oréal prenne son envol à l'international. Des acquisitions stratégiques permettent au groupe de connaitre une croissance spectaculaire pendant que des produits emblématiques sont mis à la disposition des consommateurs, avec comme leitmotiv : Saisir tout ce qui commence. En 1984, sous l'impulsion de Charles ZVIAK qui succède à François DALLE, le groupe assoit sa suprématie sur l'univers de la beauté grâce aux investissements massifs dans le domaine de la recherche qu'accompagnent les lancements stratégiques qui renforcent l'image de marque du groupe. Lindsay OWENS – JONES, prend les rênes du groupe en 1988 et offre le monde à L'Oréal et l'Oréal au monde en opérant des acquisitions et des implantations stratégiques sur les quatre coins du globe, de sorte que, dorénavant, une personne sur six parmi les six milliards d'habitants de la planète, utilise chaque jour un produit de L'Oréal. Poursuivant la philosophie de saisir tout ce qui commence, OWENS-JONES prend en compte les exigences de diversités culturelles et entame une politique de lancement de nouveaux produits où chaque consommateur trouve auprès de L'Oréal de quoi satisfaire sa spécificité. Puis vint un pur produit de l'Oréal, Jean Paul AGON prend les commandes du Groupe en 2007. AGON, du L'Oréal pur sucre, puisqu'il y est depuis la fin de ses études, maintient le cap de croissance, malgré la crise économique qui pointe, et fait dans l'air du temps en recentrant les recherches dans le domaine des produits naturels par l'acquisition de la très écologique marque PureOlogy et en prenant des initiatives citoyennes comme la création de la Fondation L'Oréal qui lutte contre le sida et le cancer, histoire de contrecarrer les inévitables attaques des écologistes et autres organisations caritatives qui ont toujours à redire sur les réussites des multinationales planétaires et séculaires.
L'Oréal et la crise économique
Une crise multiforme s'attaque ces années à tous les secteurs de l'économie et L'Oréal, malgré ses réserves, est secoué comme toutes les entreprises. Et des questions se dessinent dans l'esprit : Va-t-il résisté ? Ce centenaire qui vient d'être fêté en toute discrétion n'est il pas un signe révélateur de lendemains tumultueux ? Sincèrement, rien que pour la beauté, il ne serait pas souhaitable que L'Oréal, qui a su jusqu'ici, se renouveler à chaque instant, puisse disparaître.
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