Comme la vitamine B12 est indispensable dans la maturation des hématies, l'anémie due à une carence en cette vitamine est facilement compréhensible. Il faut bien noter que l'apport quotidien en vitamine B12 peut très bien s'avérer suffisant, c'est l'utilisation qui en est perturbée. La maladie affecte presque exclusivement les individus de race blanche entre 40 et 60 ans.
Les symptômes de l'anémie de Biermer
Cette anémie dite pernicieuse s'installe insidieusement, progressivement et se révèle par divers signes plus ou moins graves. Cependant, il n'y a pas de signes pathognomoniques, spécifiques à la maladie, c'est l'ensemble des indices observés qui oriente vers la maladie. Curieusement, le malade peut vaquer presque normalement à ses occupations pendant un certain temps avec un nombre de globules rouges inférieurs à 3 millions/mm³ de sang alors que la valeur normale est de 5 millions environ. Malheureusement, les signes d'anémie ne tardent pas à apparaître : pâleur, dyspnée, asthénie (fatigue intense), léger ictère.
Comme la vitamine B12 joue un rôle dans la physiologie nerveuse, le malade peut présenter des troubles d'ordre neurologique. Dans la plupart des cas, il souffre de paresthésie au niveau des orteils et des doigts. Ce sont des sensations anormales telles des picotements, des engourdissements, des fourmillements, etc. Ces signes fréquents n'ont heureusement aucune gravité. Nous pouvons également noter des troubles de la marche dus à un manque de coordination des mouvements musculaires. Dans les cas extrêmes, nous pouvons rencontrer des relâchements sphinctériens responsables d'incontinence urinaire. Comme ces atteintes neurologiques sont absentes au début de la maladie, il importe d'établir le diagnostic le plus tôt possible pour pouvoir instituer le traitement adéquat dans les plus brefs délais.
A ces troubles neurologiques, peuvent s'ajouter des signes digestifs. Dans la moitié des cas de la maladie de Biermer, les papilles linguales se trouvent atrophiées entraînant ainsi une langue lisse, douloureuse au contact de la nourriture. Ce signe appelé glossite de Hunter figure parmi les premiers symptômes de l'anémie pernicieuse. Au niveau de l'estomac, vous noterez une atrophie de la surface gastrique.
Diagnostic de la maladie de Biermer
En présence de l'un ou de plusieurs des signes sus-cités, le médecin est amené à prescrire des examens paracliniques pour confirmer le diagnostic de la maladie de Biermer. Un examen sanguin montre alors une anémie avec des globules rouges augmentés de volume (anémie macrocytaire), le nombre d'hématies peut tomber à moins de 1 million par mm³ de sang. L'anémie s'accompagne souvent d'une diminution du nombre de globules blancs (leucopénie) et de plaquettes (thrombopénie), mais la quantité d'hémoglobine est plus ou moins préservée.
L'examen de la moelle osseuse semble à première vue contredire celui du sang. En effet, cette partie contient beaucoup de cellules contrairement au sang. Ce phénomène s'explique aisément : si le taux de vitamine B12 indispensable à la maturation des hématies est en baisse excessive, ces dernières meurent avant même d'atteindre le sang. La présence d'un nombre élevé de mégaloblastes associé aux signes cliniques et aux autres signes paracliniques signe à coup sûr le diagnostic de la maladie de Biermer.
Traitement et pronostic de l'anémie pernicieuse
Le traitement étiologique et de première intention de la maladie de Biermer est l'administration de vitamine B12 à forte dose par voie parentérale (par injection). En général, ce traitement est amplement suffisant et parfaitement efficace. Après ce traitement d'attaque, le malade sera soumis à un traitement à vie de vitamine B12 mais à dose moins importante. L'administration de fer n'est pas indiquée, sauf si une carence en fer est prouvée. Des vitamines et d'autres substances qui favorisent l'hématopoïèse (formation des cellules sanguines) sont par contre préconisées.
Le traitement d'attaque avec la vitamine B12 suffit dans la plupart des cas à guérir la glossite de Hunter et à réduire les troubles neurologiques s'ils ne sont pas trop intenses. Malheureusement, les dégâts de la muqueuse gastrique sont irréversibles, d'où la nécessité du traitement à vie. Une fibroscopie gastrique annuelle est fortement recommandée pour dépister un éventuel cancer de l'estomac, assez fréquent en cas de maladie de Biermer. Laissée à elle-même, l'anémie de Biermer conduit à une réduction progressive du nombre de globules rouges aboutissant à la mort au bout de quelques années.
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Bonjour, je suis traitée pour la maladie de biermer depuis environ quinze ans. En lisant les symptômes de cette maladie, je comprend maintenant pourquoi je sui toujours fatiquée ; mes orteilles sont engourdies ; j'ai des palpitations et ma peau est très pâle. Merci pour cet article qui m'éclaire sur ma condition. Je comprend maintenant pourquoi je dois recevoir des injections de B12 dans le bras à tous les mois, et ce pour la vie.
Je suis atteinte de la maladie de Biemer cela a été diagnostiqué récemment. Il y a 3 mois. Je suis très fatiguée à chaque fois que s'approche la date de la prochaine injection. Je n'ai pas de problème majeur pour l'instant.
J'espère qu'avec le temps mon état de santé va s'améliorer. Je fais confiance à mon Médecin et à la providence.
Après avoir pris connaissance de vos articles sur la maladie de Biermer, je m'étonne que malgré mes nombreuses questions à plusieurs médecins, jamais aucun d'eux n'a pris au sérieux m'a demande concernant
la paresthésie de mes orteils. Est-ce que ce n'est pas un symptôme suffisant pour investiguer la possibilité d'une maladie de Biermer ? Merci, S. Thuy
Je suis atteinte de la maladie de Biermer diagnostiquée 6 mois après la paresthésie de mes membres inférieurs avec perte d'équilibre.
J'ai eu des années de fatigue, d'anémie, d'infections urinaires. Un glossite pendant 2 ans avant la paresthésie des membres inférieurs (des bouts des pieds au bassin !).
C'est un professeur neuro-musculaire à l'hôpital qui a posé le diagnostic suite à un seul RV (les autres médecins et même un neurologue n'ont rien vu !).
Au bout de la 2e injection de B12, j'ai retrouvé une langue normale, enfin... (c'était un calvaire pour manger, la tête en sueur, et des brûlures atroce dans la bouche).
J'ai fait un fibroscopie qui n'a pas révélé de lésions dues au Biermer.
Après 4 mois de traitement + rééducation, j'ai fait de gros progrès : la paresthésie a pratiquement disparue du bassin jusqu'aux genoux (le reste c'est pas encore ça). J'ai retrouvé mon équilibre et je me déplace sans béquille.
Je revois le neuro dans 2 mois. J'espère que j'aurais alors retrouvé toute ma motricité.
Dommage que les docteurs ne sachent pas lire les analyses de sang pourtant révélatrices...
jai la maladie biermer depuis quelques mois .je minquiete car jai des symptomes comme le decrivent certains patients , jai des injections de b 12 une fois par mois ainsi que ma soeur ateinte par la meme maladie qui elle en plus est vegetarienne et vegetalienne depuis plus de 20 ans et tres fatiguee . par moment cette maladie me demoralise car jai des enfants .je travail avec des crampes de la fatigue ect...jai un fis de 13 ans diabetique de naissence difficile agrer...jai legerement des pertes de memoire enfin des symptomes intrgeant que je navais pas au par avent , je minquiete pour lavenir de cette maladie , si quelqun peu me rassurer me dire quil ya espoir un jour de radicaliser la maladie de biermer , que le nom me fait vraiment peur . souhaiton nous du courage a tous .
diagnostiquée depuis plus de 10 ans, et avec l'injection mensuelle, la vie se déroule assez normalement hormis une fatigue quasi permanente et plus ou moins intense, qui je le crains ne disparaitra jamais pour certains dont je suis. Sinon, la vie est belle et ça pourrait être pire, non ?
Bonjour Salma, je comprends bien votre désarroi, traitée aussi par injections de B12, depuis 13 ans. Le long parcours avant le diagnostic (pour moi des années, du coup des séquelles au niveau de la paroi gastrique mais aussi neurologiques, et au niveau de l'attention, de la concentration) et l'épuisement sont difficiles à accepter. Lorsqu'on connaît mieux la maladie et qu'on suit bien son traitement, l'état général s'améliore petit à petit sans pourtant qu'on retrouve les capacités d'avant. Mais la fatigue chronique, reste, en ce qui me concerne et l'énervement qui va avec. Il faut apprendre à s'écouter, mettre des mots sur notre état, reconnaître notre limite pour mieux anticiper nos éventuelles agressivités et le dire aussi à nos enfants. La fatigue est peut-être aussi pour moi, liée aux autres maladies (auto-immunes ou non) dont je suis atteinte (polyarthrite rhumatoïde, hypothyroïdie, psoriasis, fibromyalgie, lésions intestinales...). Mon fils de 11 ans a aussi un diabète (maladie auto-immune encore une !) depuis 1 ans et j'ai culpabilisé. Ce qui nous sauve c'est d'être actifs, même de la marche c'est déjà ça et cela augmente notre résistance et nous donne de l'énergie. Bien sur en dosant l'activité selon les poussées, la fatigue. J'ai dû apprendre à faire avec ce qui est, ce qui "reste", comme dans tout changement dans une vie, il faut faire le deuil de l'avant, au moins nous avons des traitements à notre disposition. Je serai tentée de dire que pour ma part et depuis les injections régulières, avec le temps on s'habitue et c'est l'anémie de Biermer qui me handicape le moins de toutes mes pathologies.
Vous pouvez vous renseigner sur la maladie mais ne lui laissez pas prendre tout l'espace. Le cours de votre vie continu, en adaptant un peu l'énergie à disposition ça devrait aller. Cordialement. J
je suis soigné par un médecin d'Arles, qui fait de la recherche . sans lui je ne savais pas que j'avais la maladie de Biermer. en effet, j'ai une injection de Vitamine B12 dans la cuisse, chaque mois. je reste sous surveillance. mon plus grand handicap, c'est la digestion. Quoi que je mange, je met un temps infini pour libérer mon estomac. Au petit matin j’entends mon pancréas qui commence son travail.. Toute la nuit je dois m'asseoir pour des renvois d'air, de mon estomac. Je suis de plus en plus hésitante pour manger le soir et j'absorbe que des menus très légers. Ainsi je dors mieux. pas de viande , ni de jambon, ni de fruit crus. Je dois bien mastiquer afin que mon estomac n'ai pas de travail. J'avais pratiqué la macrobiotique et je reviens à cette philosophie d’extrême orient. Je vous le conseille à tous. : "le zen macrobiotique". tout peut aller mieux avec cette façon de s'alimenter. Savoir cuisiner pour nous, même en famille... pensez à cuire du quinoa en quantité...le soir cela est formidable... bon courage à tous les malades, vous pouvez correspondre avec moi, ce sera un plaisir de reprendre de l'espoir tous ensemble..A bientôt...
chacun de nous pourrait s'envoyer des mails pour s'encourager. je viens d'écrire un long texte qui a été refusé. je suis comme vous atteinte de la maladie de Biermer... écrivez moi.. merci
Bonjour à vous
Et une de plus sur la liste, une ! :-). J'ai 32 ans et après avoir découvert il y a 2 mois une tumeur endocrine à l'estomac, mes médecins pensent que l'estomac peut également être touché par la maladie de Biermer. Les résultats des analyses suite à la fibroscopie devraient arriver la semaine prochaine. Je cherche très peu d'informations par moi même concernant ces maladies car les médecins qui me suivent ont toute ma confiance (je suis à Nantes, et les diagnostics posant pourtant sur des pathologies peu fréquentes ont été posés du 1er coup, je les remercie tous les jours à mon réveil). C est bête à dire, mais savoir qu'on n'est pas seul dans ce cas aide beaucoup. Et vos témoignages sont encourageant. Merci à vous d'avoir livré vos expériences ici. On vit donc avec ces drôles de maladies, un peu différement d'avant certes, mais peut être plus intensément aussi maintenant qu'on sait qu'on n'est plus invincible. On est là ici et maintenant et c est tout ce qui compte.