Mise en place d'une porte dans un mur porteur

Pratiquer une ouverture dans un mur n'est pas une entreprise facile, surtout si ce mur est porteur. Voici quelques conseils sur les étapes à suivre pour réaliser ce projet.

Définir les charges sur le mur porteur

Avant d'effectuer des travaux quelconques sur un mur, il faut déterminer si c'est un mur porteur et la consultation des plans de la maison permet de voir aisément si tel est le cas. Le cas échéant, il faut trouver des indices pouvant identifier les murs porteurs et s'il est aligné dans l'axe du mur de l'étage supérieur a de fortes chances d'être porteur. Le son que fait le mur quand on tape dessus peut aussi être une indication car une cloison a tendance à donner un son creux, tandis qu'un mur porteur donne un son plus mat. Le dernier recours est de repérer au niveau des combles les points d'appui des pièces maitresses de la charpente du toit. Si nécessaire, on peut faire appel à un spécialiste pour visualiser la structure du mur à l'aide d'une sonde par scanner. Ces travaux préliminaires sont importants car ils déterminent l'importance de la fragilisation de la structure existante par rapport aux travaux à faire. Ils définissent aussi des autorisations nécessaires pour pouvoir engager le chantier. Il est quelquefois nécessaire de décaper le mur avant de commencer les travaux afin de déterminer les fonctionnalités cachées du mur (câbles, tuyau ?). La mise à nue permet aussi d'identifier des pathologies éventuelles comme les fissures internes ou des altérations non visibles extérieurement.

Les travaux principaux

Il faut définir la position de la porte et les travaux d'étayage nécessaires, en tenant compte des pathologies éventuelles et on pose le linteau en premier. C'est l'agencement qui va supporter le poids de la structure au dessus de la porte. Suivant la nature et le poids des charges à supporte, le linteau peut être en bois, en métal ou en béton. La pose du linteau se fait systématiquement en deux temps, par moitiés. Le linteau en bois est une pièce de bois de charpente d'épinette de 2x6 ou de 2x8 (largeur de 2 centimètres pour une hauteur de 6, ou de 8 centimètres). Les linteaux sont encastrés, un de chaque côté du mur et affleurer l'extérieur de la charpente pour faciliter la pose des chambranles par la suite et la pose d'un linteau métallique s'effectue comme la pose d'un linteau en bois. La mise en place d'un linteau en béton pour des constructions en brique ou en pierre est par contre plus difficile. On fait une saignée de la hauteur du linteau (8 à 10 centimètres pour les petites charges, 15 à 20 pour les plus grosses) sur un peu moins de la moitié de l'épaisseur du mur. On met en place l'armature métallique du béton et on cloue une planche à l'extérieur pour servir de coffrage. Le bord supérieur de la saignée est taillé en biseau pour permettre le coulage du béton. Il faut attendre que le béton ait pris (une semaine) avant de faire l'autre moitié, afin d'éviter les fêlures. Suivant la nature de la charge et de la qualité du mur, la longueur des linteaux doit dépasser de 30 centimètres de chaque côté la largeur de la porte. Ce qui veut dire que les linteaux doivent reposer sur des structures solides.

Quand les linteaux sont mis en place, on peut procéder à l'ouverture du mur et une scie sauteuse ou une scie circulaire portative est l'idéale pour les murs en bois et la majorité des matériaux composites. Enlever à l'avance les clous et les parties métalliques afin de ne pas abimer la scie. Pour les murs en brique, par contre, on découpe au préalable l'embrasure à l'aide d'une rainureuse à béton, ou d'un découpe-carreau rotatif muni d'un disque diamanté. Ce type de matériel permet de découper facilement la brique, le mortier et le béton et il faut toutefois faire attention car ils génèrent beaucoup de poussière. Après les premières découpes, on utilise une massette et un ciseau à brique pour finir l'ouverture. Les montants de la porte peuvent être cloués directement à la structure pour les murs en bois. Donc, on peut les sceller au mortier avec des pattes métalliques, pour les murs en brique. C'est important de vérifier leur verticalité sur deux plans à l'aide d'un fil à plomb ou d'un niveau de maçon.

Les travaux supplémentaires

Souvent, on est surpris par les travaux supplémentaires qu'engendre l'ouverture d'une porte dans un mur. Ce sont pourtant des travaux qu'il faut intégrer dans le calcul initial de la réalisation. La réfection du plancher au niveau du mur par exemple peut engendrer des difficultés, surtout pour les murs intérieurs. La peinture du mur peut aussi produire des dépenses supplémentaires car on est souvent forcé de repeindre le mur voire toute la pièce en entière faute d'avoir trouvé la teinte initiale. La mise à niveau du sol et des plinthes est un souci supplémentaire, dans le cas ou le plancher n'est pas au même niveau des deux côtés du mur.