Acheter un château et devenir châtelain

Publié le samedi 5 avril 2014 à 14:11

L’achat d’un château est une aventure passionnante mais qui, en retour, exige certaines formalités et soumet à certaines contraintes. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, mener la vie de châtelain n’est pas un luxe réservé à l’élite. Une fois l’achat effectué, vous aurez à engager certaines dépenses de rénovation ou de réparation. En effet, un château nécessite souvent quelques travaux avant que vous y demeuriez étant donné l’ancienneté de la plupart des châteaux. Plus la résidence est délabrée, plus vous aurez des travaux à effectuer. Lorsque vous prévoyez l’achat d’un château, il est impératif de se soumettre à un certain nombre d’obligations et d’accomplir certaines démarches notamment sur le plan administratif. Il y a ainsi un important dispositif de publicité foncière et certains cas spécifiques qui imposent au châtelain d'agir selon les obligations.

Pour habiter dans le château de vos rêves, il faudra se soumettre à beaucoup d'obligation et de contrainte. Le prix souvent faramineux peut de prime abord en dissuader plus d'un : comptez environ 76 000 euros pour un château basique, dont l'état est assez délabré et pour lesquels des travaux de réparation doivent être engagés.

Pour du grand luxe, mettez de côté encore plus avec quelques milliers d'euros. Les châteaux les plus coûteux disposent d'un parc à plusieurs hectares et entourés d'arbres, tandis que les gentilhommières et manoirs sont de petits châteaux de campagne à prix modeste. Pour ces derniers, de grosses réparations sont à envisager.

Quant aux châteaux de moyenne gamme, ils s'obtiennent à partir de 180 000 euros et peuvent atteindre des millions d'euros. Pour dénicher la bonne affaire en matière de château, choisissez bien l'emplacement : évitez par exemple les demeures aux alentours de la région parisienne et dans la région de Provence, Alpes et Côtes d'Azur, car les prix y sont trop élevés.

Un château desservi par une voie aérienne ou ferroviaire à proximité est d'autant plus onéreux. Prévoyez de préférence un environnement paisible, avec une vue agréable et un parc suffisamment grand. Enfin, sachez que vous économiserez en investissant dans une demeure médiévale ou datant du XIXème siècle.

Diverses obligations à respecter

Vous êtes tenu en premier lieu d'entretenir, voire de réparer certaines parties de la demeure car les châteaux et les manoirs datent soit de l'ère médiévale, soit de la Renaissance ou du XIXeme siècle. Les grosses réparations à entreprendre concernent l'entretien des huisseries, les réfections de la toiture et du système de chauffage ainsi que du dispositif anti-humidité.

Autre obligation en tant que nouveau châtelain, l'inscription de la demeure au registre des Monuments Historiques si elle n'y est pas encore classée et seulement si elle présente un intérêt historique.

Fournissez un dossier à la Direction Régionale des Affaires Culturelles et retracez l'intérêt architectural et historique de la demeure. A l'appui, présentez aussi quelques supports iconographiques et des ouvrages y afférents. Un conservateur général se chargera du dossier et la soumettra à une commission régionale qui classera l'immeuble ou l'inscrira simplement à l'ISMH.

L'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques est le registre répertoriant les monuments à l'intérêt historique notable. Les contraintes y sont moindres notamment en ce qui concerne les autorisations de travaux. Par contre, pour le classement de la demeure qui présente un intérêt public, c'est la commission régionale qui transmet le dossier à la Commission nationale des monuments historiques qui a l'autorité pour ordonner ou non le classement.

Ce que vous devez savoir

Lorsqu'un château est inscrit à l'ISMH ou classé, de nombreuses contraintes apparaissent. Dans le cadre de l'inscription à l'ISMH, celles-ci sont moins importantes : prenons le cas des travaux de faible envergure. Ceux-ci peuvent être accomplis sans l'aval de l'Etat.

Par contre, en ce qui concerne les grosses réparations, il faut obtenir l'approbation du ministère de la Culture. Au cas où le château est classé monument historique, l'autorisation du ministère de la Culture est requise autant pour les petits travaux que pour les grosses réparations.

Lorsqu'il s'agit des petits travaux, c'est l'architecte des Bâtiments de France qui est apte à autoriser, et pour les travaux de grande ampleur, la compétence revient à l'architecte en chef des Monuments Historiques.

Lorsque vous faites l'acquisition d'une demeure historique, vous bénéficiez d'une fiscalité motivante selon les cas qui se présentent. Si le château et ses annexes ne prévoient pas de visiteurs, les charges déductibles de votre revenu global sont, d'une part, les travaux de rénovation ou d'entretien (à hauteur de 50%), et d'autre part, les travaux subventionnés (à hauteur de 100%).

Par ailleurs, lorsque des visiteurs sont attendus mais qu'ils ne sont pas censés payer leur entrée, toutes charges foncières sont déductibles de votre revenu global. Enfin, lorsque le château accueille des visites payantes, vous devez déduire de votre revenu global 75% des charges foncières globales et 100% des travaux bénéficiant de subventions.

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