Par ailleurs, les fonctions que peuvent exercer les juges varient selon la nature du dossier à traiter d'où la distinction à faire par exemple entre les juges des enfants et les juges des affaires familiales.
Classification sommaire des juges
Les magistrats sont des fonctionnaires mis sous l'autorité du Ministère de la Justice. Ils sont nommés et payés par l'Etat. Plusieurs classifications existent aujourd'hui pour distinguer un juge d'un autre. Ainsi par exemple, les juges judiciaires traitent du contentieux judiciaire, c'est-à-dire des litiges touchant les particuliers en général. Les juges administratifs quant à eux, sont juges du contentieux administratif, traitant des litiges où l'Etat est partie au procès. Enfin, on retrouve les juges financiers ou juges des comptes de l'Etat, spécialisés en comptabilité publique. Les attributions de ces juges étant différents par nature, leurs pouvoirs diffèrent également. Ainsi par exemple, le pouvoir d'incarcération appartient uniquement au juge judiciaire.
La seconde classification à retenir est celle des magistrats du siège et des magistrats du parquet. Les magistrats "du siège" sont indépendants et inamovibles et sont seuls aptes à rendre un jugement ou un arrêt concernant un litige donné. Cette indépendance des magistrats du siège suppose l'inexistence de main mise politique sur toute décision rendue par le juge. Les magistrats du parquet ne rendent aucun jugement. Ils veillent à l'application de la loi et représentent la société, à travers une proposition soumise aux magistrats du siège, pour les éclairer lors de la prise de décision. On retrouve parmi les magistrats du parquet les Procureurs de la République ou les substituts. Tout au long de leur carrière, les juges peuvent occuper différents postes, que ce soit au sein du siège ou du parquet, d'un tribunal, d'une Cour d'Appel ou d'une Cour de Cassation, etc. De plus, ils peuvent également être amenés à occuper un poste au sein du Ministère de la Justice, voire dans toute l'administration centrale, comme tout fonctionnaire de l'Etat.
Les qualités principales d'un juge
Le métier de juge (les métiers du droit) s'adresse le plus souvent aux étudiants en droit ayant achevé leur cursus universitaire. Si le choix de cette profession se pose pour certains d'entre eux comme une suite logique à leurs études, pour d'autres, ce métier constitue une réelle vocation. Une culture juridique poussée est donc la qualité essentielle qu'exige ce métier.
Devenir juge demande un sens aigu de l'analyse et de l'écoute, indispensable lors du traitement et de l'examen des dossiers en instance. En effet, aucun jugement ni arrêt ne peut être rendu sans une étude préalable, minutieuse et objective de toutes les pièces constitutives du dossier. De plus, cette étude implique une écoute attentive des points de vue et observations de toutes les parties au procès qui sont : les parties, les avocats, les experts, les tiers au procès s'il y a lieu, etc. De ce fait, le juge doit faire preuve d'impartialité et d'objectivité, qualités qui constituent à l'évidence des qualités primordiales pour cette profession. A ces exigences s'ajoutent également des aptitudes telles que l'autonomie, le sens de l'organisation, l'humilité et la capacité de conciliation etc.
Devenir juge : l'ENM seule porte d'entrée
L'accès à la magistrature se fait uniquement par voie de concours au sein de l'Ecole Nationale de la Magistrature ou ENM que l'on retrouve à Bordeaux et à Paris. Organisé par le Ministère de la Justice, ce concours soumet les candidats à une sélection minutieuse. Il est ouvert à tous les titulaires d'un master 1 (bac 4) en droit, à ceux titulaires d'un diplôme d'IEP (Institut d'Etudes Politiques), et à défaut aux anciens élèves d'une Ecole Normale Supérieure, à condition qu'ils soient âgés de 27 ans maximum. Il est à noter, que certains candidats ayant huit ans d'expérience au sein d'une entreprise ou justifiant d'un mandat électoral, sont autorisés à s'inscrire à un concours spécial. Cependant, ils doivent être âgés de moins de 40 ans.
Auparavant dénommée "Centre National d'Etudes Judiciaires", l'Ecole Nationale de Magistrature ou ENM, a été créée en 1958. L'école assure, sous la tutelle du ministère de la justice, la formation de tous les magistrats. Deux types de formation y sont prodigués : la formation continue des magistrats en activité et la formation initiale des magistrats nouvellement recrutés par voie de concours. Dès leur admission au sein de l'Ecole, les étudiants nouvellement recrutés doivent prêter serment. Les élèves magistrats suivent au sein de l'Ecole une formation initiale pour une période de 31 mois, durant laquelle ils sont rémunérés par l'Etat. Cette formation comporte un programme d'étude organisé par l'Ecole, composé de formations en salle d'une durée moyenne de 8 mois, ainsi que de stages pratiques au sein des juridictions, auprès du barreau des avocats, etc. Au terme d'un examen final d'aptitude, les étudiants les mieux classés sont prioritaires dans le choix de leur premier poste d'affectation. Pour une autre période de 6 mois, les nouveaux "auditeurs de justice" suivent une spécialisation en préparation de leur première prise de fonction et s'engagent à servir au sein de la justice française pour une durée de dix ans, c'est l'engagement décennal.
Malgré les niveaux de salaire, la profession de magistrat continue d'attirer de nombreux juristes à cause de la satisfaction personnelle et la place que confèrent cette profession au sein de la société.
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